La semaine dernière, nous avons étudié la mortalité toutes causes confondues pour le mois de mars 2020 en France. Nous avions notamment remarqué que la mortalité était plus faible cette année par rapport à la moyenne des deux dernières années, mais en augmentation constante tout au long du mois.
Si ce n’est pas déjà fait, je vous conseille de lire : Le COVID-19 a-t-il vraiment engendré une surmortalité en mars 2020 ?
L’INSEE vient de publier ses données pour la première semaine d’avril. Qu’en est-il ? La réponse ci-dessous.
Et bien comme on pouvait le craindre, la mortalité a continué d’augmenter au début du mois d’avril. Les données montrent une certaine inflexion sur les derniers jours. Le 6 avril 2020, dernier jour des mesures par l’INSEE, on observe une surmortalité de + 9 % par rapport à la moyenne de 2018 et 2019.
Si on compare plus en détail, la mortalité s’est principalement aggravée dans le quart nord-est du pays, plus particulièrement en Île-de-France. Cela correspondant aux territoires les plus touchés par l’épidémie de COVID-2019, il est naturel d’établir un lien entre les deux. L’Île-de-France a d’ailleurs été la région la plus touchée par ce virus sur la première semaine d’avril.
En effet, sur les deux cartes précédentes, qui correspondent respectivement au début et à la fin de la première semaine d’avril, les départements en et autour de l’Île-de-France sont nettement plus rouges.
Voici ci-dessous l’évolution de la mortalité en 2020 par rapport à la moyenne des deux années précédentes, entre le 1er mars et le 6 avril :
L’INSEE comunque aussi les tranches d’âge des décès, si cela vous intéresse je pourrai exploiter ces données dans les prochains jours, notamment afin de voir si les populations plus âgées sont particulièrement concernées. N’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous si ça vous intéresserait !
L’INSEE ne communique malheureusement pas de données plus détaillées, notamment concernant la cause de mortalité.
Pour résumer, la mortalité a donc continué d’augmenter début avril, même si une inflexion semble se dessiner. Cela est principalement dû à la hausse des décès dans le nord-est. Une sur-mortalité est possible en France sur le mois d’avril, alors que ce n’était pas le cas en mars.
L’accroissement annuel mécanique de la population conduit-il à une augmentation perceptible des décès qui viendrait corriger les chiffres bruts?