Sur CovidTracker nous utilisons l’accès aux données publiques ouvertes pour surveiller l’évolution de l’épidémie de covid-19. Que ce soit pour les enrichissements des tableaux de bord France et World, ou avec les réglages du simulateur, l’été n’est pas signe de baisse d’activité. Notre vigilance est toujours présente pour fournir des indicateurs, afin d’analyser et si possible d’anticiper.
Que se passe-t-il depuis le début de l’été?
Depuis quelques semaines nous constatons que la diffusion du virus elle aussi n’est pas à la baisse pour la France. L’été n’a pas pour effet de stopper l’épidémie comme espéré à un moment. Le nombre de reproduction est passé au dessus de 1 depuis début juillet, donc l’épidémie s’aggrave.
Difficile d’envisager le retour « à la normale » avec cette situation. De toutes façons, il faudra trouver un moyen pour faire redescendre Reffectif sous la barre de 1. En attendant un traitement ou un vaccin, il n’y a que principalement les mesures de distanciation sociale et de geste barrière qui fonctionnent pour freiner l’épidémie. En plein été, une période où l’on a plaisir à goûter à l’insouciance et à la fête, que c’est dur ! En témoigne ce graphique sur le tableau de bord CovidTracker France :
Nous constatons très distinctement ce qui est relayé dans les médias : les nouvelles personnes touchées par le virus covid-19 sont principalement des jeunes de 20 à 40 ans. Cette tendance s’affirme depuis la mi juin.
Quelle conséquences à la situation en cours?
À l’hôpital, pas de grands changements pour le moment
Commençons par une bonne nouvelle. Les jeunes étant des personnes avec globalement moins de facteurs de risques que les plus âgées, ces nouvelles contaminations sont moins critiques que celles pendant la période de février et mars. Leur bonne santé permet d’éviter des entrées à l’hôpital puis dans les cas moins favorables en service de réanimation. C’est sans doute une explication au fait que le nombre total de patients en service de réanimation a continué à baisser un peu, alors que sur CovidTracker en utilisant le simulateur nous avions annoncé un plancher à 500. Le simulateur fait des calculs sur une population globale sans compartimenter les classes d’âge. Pour résumer, lorsque la population en contact avec le virus est plus jeune, ça doit faire baisser un peu le pourcentage de personnes testées positives qui entrent dans les parcours hospitaliers.
Plus d’asymptomatiques dépistés
Poursuivons par une nouvelle plus ou moins bonne. Comme mentionné précisément dans le bulletin de Santé publique France au 23 juillet 2020, avec le recours intensifs aux tests, il y a plus de personnes asymptomatiques détectées. La proportion varie de 75% à 60% des nouvelles personnes testées.
Les personnes asymptomatiques ne ressentent pas d’effets de la maladie. C’est la bonne chose. Mais, n’étant pas conscientes d’avoir été contaminées, pourraient-elles malgré tout être contaminantes ? Pour le moment, nous ne savons pas bien quel est le risque d’être contaminé par une personne asymptomatique.
À remarquer, l’information publiée par Santé publique France : ce nombre de personnes asymptomatiques a tendance à baisser au profit des personnes symptomatiques. Ce n’est pas bon signe.
La situation hospitalière pourrait redevenir critique à l’automne
Avec l’épidémie qui s’aggrave et un contexte sanitaire où il n’y a rien de nouveau pour traiter la maladie, comment éviter un nouveau flux intense de personnes malades à l’hôpital ? Difficile d’échapper à un scénario de seconde vague. Pour tenter de l’apercevoir, nous avons déplacé la fenêtre de calcul du simulateur CovidTracker sur la période juillet à novembre 2020. Avec un réglage calé sur la situation actuelle, à paramétrage constant, nous avons lancé une nouvelle projection des courbes de la situation hospitalière :
Ce graphique montre que pendant encore un mois la situation à l’hôpital resterait sur une activité basse comme ces derniers temps. Puis la situation à l’automne pourrait à nouveau être critique comme celle de février et mars.
Anticiper
Sur CovidTracker l’objectif a toujours été de tenter d’éclairer l’évolution de l’épidémie, sans se lancer dans des scénarios catastrophes. C’est ici la première fois que nous envisageons un risque pour la situation sanitaire à l’échelle française. Il est encore temps de réagir et d’anticiper. Tous ensemble respectons les consignes pour faire baisser ce fameux Reffectif. Ce n’est pas le seul critère à surveiller, il doit être considéré dans son contexte, mais c’est sans doute un bon repère.
Philippe Brouard
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